Le point de départ…

Jusqu’aux années 1970, la vallée de la Roya abritait plusieurs scieries et la vente aux enchères des « coupes » représentait une source de revenus importante pour les communes. Une seule entreprise employait plus de 120 personnes à Saint Dalmas de Tende. Aujourd’hui l’exploitation forestière s’est fortement repliée : les terroirs sylvicoles très accidentés de la vallée compromettent la rentabilité de la mise en valeur industrielle. Avec l’exode rural, faute de main d’œuvre qualifiée, toutes les scieries de la Roya ont disparu au cours des années 1970. Cependant, l’exploitation d’arbres recherchés et à haute valeur ajoutée est tout à fait viable par des entreprises artisanales qui contribuent à la sauvegarde de cet écosystème particulier en prélevant les plus vieux arbres…
Ainsi, la plupart des entrepreneurs de menuiserie et charpentiers des Alpes du Sud n’acceptent souvent de ne travailler qu’avec du mélèze. Mais cette essence demande un savoir-faire particulier : son bois aromatique même coupé depuis longtemps, continue à vivre, à se tordre et se fendre. Il faut une véritable expertise pour le mettre en œuvre.

Aillant de l’expérience depuis vingt ans, les artisans regroupés autour de l’association Lo Recampum ont ce savoir-faire et s’emploient à le transmettre à ceux qui partagent leur atelier.

Les maisons de la Roya retrouvent leurs parquets, menuiseries et charpentes en mélèze local, surtout que, depuis la tempête Alex, les liaisons avec les scieries italiennes, de l’autre côté des Alpes sont suspendues… et pour longtemps.