La gouvernance partagée
L’association Lo Recampum existe depuis vingt ans. Au début elle était constituée des amis de longue date, habitants de la montagne, dans la vingtaine, dynamique et entreprenant qui s’organisaient plutôt spontanément. Pendant que quelques amis trouvait leur chemin professionel dans la scierie et menuisierie, d’autres trouvaient leur chemin professionnel hors la structure tout en restant en lien proche pour la réalisation de chantiers participatives et la mutualisation des machines et des espaces.
Quand en 2022 d’autres artisans se sont rejoint à l’équipe, l’étage de l’ancienne gare a été libéré, les murs peint et l’electricité ameroliée. Avec les nouvelles énergies, des nouvelles idées ont poussées.
Et si on demandait des subventions pour investir dans le potentiel de cet groupe et ce lieu?
De l’idée à l’écriture du premier dossier de subventions il se sont passées quelques mois. Et beaucoup de réunions.
D’un coup, le Conseil Administrative était formé de 16 personnes. Pendant un mois nous avons travaillé sur le dossier pour devenir „Manufacture de Proximité“. Nous nous avons rencontrés de plus en plus, pris dans l’aventure, excités et passionnés. On a decouvert nos forces mais aussi nos faiblesses. Une grande partie des problèmes qu’on peut rencontrer sont en lien avec le facteur humain du projet, plus precisement: la communication.
Nos nouvelles ambitions nous ont obligées à regarder notre fonctionnement de plus proche. On avait besoin de trouver une façon de travailler, qui tenait en consideration chaque individu sans freiner l’élan du groupe. Comment peuvent nos réunions devenir plus efficace? Qui prend les décisions? Qui porte la responsabilité? C’est qui le chef ou est-ce que nous n’en avons pas besoin?
L’hierarchie, c’est THE model connu et practiqué. Un chef, un responsable, un decideur.
Pas de discussion. Pas de democracie non-plus.
Evidemment cet model n’est pas en harmonie avec nos valeurs. Mais bon, on comprend bien. C’est plus facile de diriger que de discuter jusqu’à ce que tout les decideurs sont sur la même page. Se mettre d’accord à plusieurs, c’est vraiment pas évident! Puis une fois une décision est prise, c’est impossible de blamer un méchant président pour les consequences car on se partage la résponsabilité. Mais nous ne voulions pas de président…
Alors, devenons anarchistes! C’est à dire, pas de président, pas de règles. Autogérance sans prises de tête. Attendez- sans prise de tête? Si tout le monde fait comme il veut pendant que chaqu’un.e garde sa propre vision de „vivre ensemble“, comment est-ce que nous evitons les conflits? Comment peut-on danser dans le même rythme, alors qu’on n’écoute pas la même musique?
Pour nous, il est vite devenu évident, que nous avons envie de partager les responsabilités et que nous avons besoin d’un règlement intérieur que nous pouvons suivre, qui est claire non seulement pour les membres de longue date mais aussi pour les nouveaux arrivés dans le futur. Nous voulons prendre les décisions importantes ensemble. Porter le projet ensemble. Elle n’est pas nouvelle cette idée de gouvernance horizontale. L’hierarchie, ce n’est plus à la mode et les raisons sont nombreuses: Parce que d’une persepective, nous voyons qu’un côté du sujet, il reste deux-dimensionnel, loin de la réalité, alors qu’en groupe nous voyons en multidimensionnel! Nous avons investi du temps et de l’argent pour nous faire accompagner dans le processus. Cela nous permet de trouver les outils nécessaires pour avancer tout en restant connectés.
Voici quelques structures qui nous ont soutenus:
LA Vision Commune
Nous avons crée le groupe de travail „Vision et gouvernance“.
Grâce à la subvention AMI, nous avons pu consulter Fanny Hennion qui nous a introduit differentes outils. Nous avons travaillé sur la structuration des réunions, les differents modèles de prise de décision. Nous partageons la responsabilité de la facilitation au tour de rôle tout les trois mois.
Une chose est sur: le but est le chemin.
Quand nous sommes passionnées d’un projet, c’est facile de s’enflemmer sans verifier que les autres parlent de la même chose. En faisant des heures de bénévolat à côté du travail, la famille et les amis, on risque de courir tellement vite que nous oublions de prendre le temps pour s’arrêter une minute, lever la tête et se demander: où est-ce qu’on va?
Depuis 2023 nous avons établie le weekend vision. À Casterino une fois par an nous prenons un vrai temps pour échanger sur nos envies, nos besoins et l’avenir du projet. Sortis du cadre habituel, entourés de mélèzes, dans une cabane de berger en bois et pierre, nous retournons à la matière, les molecules de notre exsistance, l’essentiel de la mission. En se connectant à nous, notre territoire et aux autres, l’écriture de la vision commence.
Malgré tout les efforts, nous pouvons jamais être sur que les objectifs dans un projet restent figés. Même si nous pouvons croire que tout est claire, sans l’avoir exprimé, rien n’est évident. Avec l’avancement du projet nous rencontrons des obstactles, dont nous avons pas pensé à l’entré de jeu. Nous même changeons et rencontrons des nouveaux besoins professionnels et personnels. L’écriture de la vision est un processus.
Les heures que nous prennons ensemble pour discuter peut sembler parfois insuffisamment concret voir improductifs. Nous avons rencontrés des frustrations autant que des moments de connection et concrétisation. Nous allons pas vous mentir: un projet de cet taille et avec ces engagements lourds n’est pas facile à mettre en place. Nous ésperons pouvoir vous encourager de prendre ce défi quand même pour créer ensemble des nouvelles chemins innovants dont notre société a besoin aujourd’hui.